Femmes architectes

Pour célébrer la Journée internationale de la femme 2021, le CAE s'est entretenu avec Ursula Faix, Présidente du groupe de travail 'Femmes architectes', afin d'explorer nos actions au sein du CAE pour développer de nouvelles stratégies visant à équilibrer le fossé entre les genres dans l'architecture.

CAE : Pouvez-vous nous en dire plus sur ce groupe de travail?
Ursula Faix : "Il est bien connu que bien que plus de 50% des femmes étudient l'architecture, seulement 10% à 20% d'entre elles parviennent à devenir architecte, professeur, doyen. Ces chiffres sont également remis en cause par la dernière étude sectorielle du CAE qui révèle non seulement un écart entre les sexes mais aussi un écart de rémunération. Afin de promouvoir la croissance des femmes dans la profession, le Président Georg Pendl a créé ce groupe de travail".

CAE : Qui en sont les membres ?
Ursula Faix : "Le noyau dur du groupe est constitué d'organisations membres en Autriche, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Belgique, en Slovénie, en Allemagne, en Hongrie, en Espagne, aux Pays-Bas et au Luxembourg. Les membres de soutien sont l'Italie, les pays nordiques, la Norvège, le Danemark, la Suède et la Finlande ainsi que la Lituanie et la Lettonie".   

CAE : Quel est l'objectif principal ?
Ursula Faix : "L'objectif du groupe de travail est de trouver des moyens de combler tous les écarts entre les sexes concernant les femmes architectes. Trouver des moyens de combler l'écart de visibilité, l'écart de rémunération, l'écart des stéréotypes et l'écart de valeur. C'est formidable de développer des stratégies avec des collègues de différents pays d'Europe. Personnellement, je trouve important de mettre l'accent sur les avantages de l'intégration et sur le fait que l'égalité des sexes est la solution pour atteindre les objectifs. Des études approfondies montrent que les équipes diversifiées sont plus performantes. Par conséquent, la promotion des femmes est payante et augmente la valeur de l'entreprise. Il est donc judicieux d'accroître la diversité dans votre bureau".  

CAE: Quels sont vos derniers travaux et vos projets futurs ?
Ursula Faix : "La pandémie a déplacé les réunions de Bruxelles vers le format digital, nous nous réunirons fin mars 2021 pour la prochaine fois. Après avoir développé la politique du groupe de travail, nous nous concentrons sur la manière de mettre en œuvre cette politique à l'aide d'un livret d'approche pratique, intitulé "100 choses que vous pouvez faire pour promouvoir l'équité et la diversité en architecture en tant que patron, employé, doyen, membre de la faculté, entrepreneur, parent, citoyen*", qui sera le thème principal de la prochaine réunion.

CAE : Quels sont les défis et opportunités à venir ?
Ursula Faix : C'est une question qui concernent les hommes et les femmes. J'aimerais que notre groupe de travail soit plus diversifié. Sortir notre boîte à outils ! Célébrer la résonance du WIA dans le monde entier".

* A propos de "100 choses que vous pouvez faire pour promouvoir l'équité et la diversité dans l'architecture En tant que patron, employé, doyen, membre de la faculté, entrepreneur, parent, citoyen. „
Il y a des politiques et des déclarations de mission, des résolutions bien intentionnées et des lettres d'intention. Et puis il y a la vie de tous les jours. Que dois-je faire pour soutenir les femmes moins bien payées dans mon bureau ? Comment puis-je savoir si mon bureau est performant en termes d'équité et de diversité ? Que puis-je faire si je découvre que les hommes reçoivent des primes plus importantes que leurs collègues féminines ? Que puis-je faire pour rendre mon corps professoral plus diversifié et plus compétitif ? Ce sont les petites choses qui apportent les grands changements. Ce livre d'approche pratique vous aide à faire le premier pas dès maintenant".


À propos du groupe de travail WiA :
La proportion actuelle d'étudiantes en architecture est de plus de 50 % dans l'ensemble des facultés d'architecture européennes. Cela n'a pas toujours été le cas, car les femmes ne sont admises dans les universités européennes que depuis 120 ans. L'écart entre les hommes et les femmes dans l'architecture au niveau du troisième cycle s'explique par trois grandes lacunes :
- L'écart de rémunération : Les femmes gagnent moins que les hommes dans la profession, et l'écart se creuse avec le niveau de la hiérarchie.
- L'écart de visibilité : Les femmes ont tendance à être moins visibles dans l'arène publique, sur les panneaux, dans la perception du public.
- Écart entre les stéréotypes : Les stéréotypes sont principalement ancrés dans la sociologie et la culture, amplifiés par les facteurs de l'image publique comme les publicités et les films.
L'objectif du groupe de travail est de développer de nouvelles stratégies pour équilibrer l'écart entre les sexes dans l'architecture, car toute institution qui donne du pouvoir aux femmes se donne du pouvoir à elle-même.

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